LE PLANTAIN, DE LA PLANTULE AU RÉGIME

le bananier plantain au Cameroun

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GÉNÉRALITÉS

Le plantain est une denrée dont l’importance prend une place prépondérante dans l’alimentation camerounaise. Sa culture relativement facile rencontre beaucoup de difficultés liées aux pratiques culturales d’une part et à la source de semences d’autre part.
Le déficit à la production se chiffre encore aujourd’hui en milliers de tonnes pour les seuls besoins nationaux. La position géographique du Cameroun dans la sous-région Afrique fait de lui le pourvoyeur principal des pays de la sous-région en cette denrée. La demande grandissante en plantain vient ajouter une difficulté supplémentaire au problème de la vie chère qui comme beaucoup de pays surtout ceux en voie de développement traverse le Cameroun ces dernières années. Une étude de la filière plantain dans son ensemble, permet d’observer plusieurs points qui entravent l’essor de cette culture, à savoir : La difficulté des paysans à accéder aux semences de qualité : La pratique des bonnes techniques culturales ; Le manque d’accompagnement des producteurs ruraux. La maîtrise de la filière plantain passe par la résolution de ces problèmes à la base. A cet effet le Cameroun dispose d’un potentiel en ressources humaines et environnementales. Depuis 1997, le Cameroun a vu régulièrement le secteur agricole alimenté en spécialistes du secteur semencier, formé sur le territoire national. En outre l’environnement camerounais est reparti en 5 zones agro écologiques, dont l’exploitation permet d’identifier et de régionaliser les spéculations en fonction de leur expression leur adaptabilité et de leur rentabilité. Ceci permet d’avoir par zone un nombre restreint de variété pour l’agriculture intensive.
La position du Cameroun lui confère une place de choix, dans la production et la distribution de la banane plantain dans la sous région Afrique centrale et au-delà. Hélas la production actuel peine à satisfaire la demande nationale, tant le plantain est devenu l’une des denrées les plus consommées, du fait de la multiplicité des formes sous lesquelles il est transformé et consommé.
Le MINADER par son organe spécialisé dénommé programme de relance de la filière plantain, fourni depuis plusieurs années, des efforts considérables pour la production des plants de bananier plantain, afin de créer des plantations à travers le pays. Malgré cette politique, beaucoup reste encore à faire pour atteindre l’équilibre. La culture pour les nouveaux venus de l’agriculture est essentiellement facile, ceci restera vrai, tant que nous resterons dans le cadre purement théorique. La culture du bananier plantain se heurte le plus souvent à plusieurs obstacles, notamment : La disponibilité des plants de départ ; La disponibilité de la variété désirée ; La certitude de l’état sanitaire des plants d’origine ; L’encadrement des producteurs dans la réussite de leur projet ; Le manque de connaissances dans la multiplication rapide des plants de bananier. La maitrise de la réussite de la production dans la filière plantain, passe par la résolution de tous ces problèmes.

PRODUCTION DES PIF

La technique du PIF est une méthode qui consiste à produire du matériel sain pour les producteurs agricoles. Cette méthode qui permet d’accroitre le rendement en termes de semences, demande beaucoup de travail et d’entretien afin de garantir la qualité et la productivité.

CONSTRUCTION DU GERMOIR


On aura besoin des chevrons, des lattes et des planches. Un hangar de 10mx1.5mx (Lxl) sera tout d’abord construit. Ensuite on va encadrer la base de cette construction avec une planche de 30cm de large, le fond étant isolé du sol pour éviter tout contact direct entre le substrat et la terre. On va remplir ce petit bac avec la sciure de bois blanc, car celle des bois aux autres couleurs (rouge, noire, jaune), présente dans certains cas une grande phytotoxicité pouvant avoir une incidence néfaste sur le développement des plantules.
Le hangar sera habillé avec de la polyane de façon à obtenir une serre véritable avec un toit en pente. Elle doit aussi se fermer parfaitement afin de garder la serre étanche.
La serre sera protégée sous une ombrière faite de feuilles de palmiers.

CHOIX DU REJET

L’origine et la qualité du rejet sont déterminantes pour la réussite des opérations. Ici, on a utilisé la variété « Ebang » provenant des champs semenciers du programme de relance de la filière plantain. On va prélever sur le pied mère de l’ebang un rejet sain ayant des feuilles étroites et lancéolées, non fonctionnelles avec un pseudo tige de 50 cm à 1m de hauteur (rejet baïonnette). Le bulbe doit être exempt de maladies (absence de galeries et de traces de nématodes). La taille du rejeton est aussi à prendre en compte. Les plus gros ne sont pas très productifs et pourrissent prématurément. Les plus petits quand à eux ne sont pas suffisamment vigoureux pour donner un rendement satisfaisant. Il est donc préconisé d’utiliser les rejetons moyens pour une bonne production.

PARAGE ET DECORTICAGE


Le parage consiste au nettoyage du bulbe à l’aide d’un couteau ou d’une machette bien tranchante. La partie superficielle du bulbe sera enlevée ainsi que toutes les racines sur une épaisseur de 3-5mm. A la fin, le bulbe doit être entièrement blanc. Ensuite on passera au décorticage qui consiste à détacher les gaines foliaires l’une après l’autre jusqu’au cœur de la gaine. A la frontière du bulbe et du pseudo tronc, on observera une ceinture plus ou moins claire selon les variétés qui relient chaque gaine foliaire au bulbe : c’est le nœud. Il y a autant de gaines foliaires que de nœuds. On procèdera à l’enlèvement progressif des gaines, généralement 3 à 5 gaines foliaires. Sur le bulbe obtenu, on fera une croix à plusieurs branches au sommet pour détruire la dominance apicale. On passera ensuite à la désinfection.

DESINFECTION

La désinfection consistera à purifier les bulbes pour éliminer tout risque d’infection des plants en bac. Un mélange de fongicide-insecticide sera utilisé. Les produits seront mélangés dans un récipient pouvant contenir les bulbes à traiter. Y baigner les bulbes pendant 3 à 5 mn, les sortir et les laisser s’essuyer jusqu’à ce que la sève ne soit plus collante. Vous pouvez également ensemencer les bulbes ainsi parés, puis les arroser en bac avec la solution de désinfection. Dans ces conditions, l’arrosage interviendra le lendemain.

ENSEMENCEMENT

Dans le germoir, les bulbes seront disposés côte à côte (2cm d’environ), la partie incisée du pseudo tige placée vers le haut, le tout recouvert avec de la sciure de bois blanc préalablement mouillé sur une épaisseur de 2-3cm. Il est conseillé de ne pas arroser le jour de la mise en germoir, mais le faire abondamment 24h plus tard et ceci une fois tous les 02 jours.

RÉACTIVATION




Deux semaines plus tard, de nombreuses pousses seront observées sur l’explant. Dans certains cas, les plantules issues des bourgeons latéraux se développeront plus rapidement et auront de la vigueur. Lorsque ces dernières atteindront la taille et la grosseur d’un pouce, on procèdera à une réactivation qui consistera à couper la jeune plantule de l’explant à 2mm au dessus du nœud apparent et à effectuer de nouveau une incision croisée à l’angle droit du pseudo tige de la plantule. La réactivation permettra d’optimiser le rendement en plant des bulbes. Lors de cette phase, aucun plant ne sera sevré.

SEVRAGE


Après la réactivation, les plants commenceront à être sevrés une semaine plus tard (environ 30 à 40 jours après le semi). Les plants ayant un diamètre comparable à celui d’un stylo à bille ou les plants ayant 3 à 5 feuilles) seront détachées avec précaution, à l’aide d’une lame de bistouri ou un couteau à lame en acier inoxydable bien tranchant. Ces plants seront par la suite empotés. Les plants qui auront un gabarit plus grand continueront d’être réactivés.

REPIQUAGE


Le substrat de repiquage est un mélange 2/3 de terre noire et 1/3 de parche de café. Avec ce substrat, on remplira les sachets de polyéthylène de couleur noire, perforé, de 17cm x 24cm de dimension. On sélectionnera les plants ayant à peu près les mêmes caractéristiques (homogénéité) pour que la différence n’influence pas nos résultats. On introduira le plant sans trop l’enterrer dans les sachets. Les plants ainsi empotés seront placés sous ombrière. L’arrosage se fera tous les jours.

ENTRETIEN

Désherber régulièrement la pépinière. Les jeunes plants ne supportent pas la compétition avec les mauvaises herbes. Il est à noter que : Le bananier plantain est une plante très exigeante en eau, L’ombrage accélère sa croissance en hauteur, La température idéale d’acclimatation est de 25-27°C, Il est très sensible au vent qui entraine des dégâts mécaniques, Il se développe dans des sols profond et bien drainés, riches en matière organique (ScienceSud, N°3, 2010)

CREATION ET CONDUITE D’UNE EXPLOITATION DE BANANIER PLANTAIN
CHOIX DU SITE

Le site choisi pour l’installation de la bananeraie doit être en pente douce, avec un sol meuble, de préférence une parcelle forestière.

PREPARATION DU SITE

Il faut commencer par un défrichage, puis un abattage si la parcelle choisie est une parcelle forestière. L’idéal serait de garder toute la matière organique issue du défrichage sur place, afin de permettre un enrichissement du sol. Afin de faciliter le travail dans la parcelle, tous les arbres coupés doivent être élagués, puis tronçonnés pour faciliter l’enlèvement et libérer la parcelle. Dans le cas ou les moyens sont limités, le bois peut simplement être découpé dans un format permettant de bouger légèrement les morceaux pour libérer l’emplacement d’un poquet.

PIQUETAGE

Le piquetage permet d’avoir d’organiser le champ et le rendre plus convivial. C’est la fondation qui précède la mise en place. Toute erreur peut être facilement corrigée à cette étape. C’est lors du piquetage que nous choisissons la densité de semi, et l’orientation des lignes de semis. La densité de semi est la quantité de plant que nous pouvons installer par unité de surface. Elle varie selon plusieurs paramètres : La variété, Le site de production,
L’objectif de la parcelle, Le type d’association.

TROUAISON

La trouaison consiste à préparer les poquets qui vont accueillir les futurs plants. La dimension du poquet est de 40x40x40. Pendant la trouaison, la première couche de des premiers 15 cm sera mise de coté, avant de continuer la trouaison.
Choix du type de semences. Nous avons plus haut déjà défini la variété de semence à utiliser, il est question ici de savoir si nous choisissons les semences plants, ou les semences rejetons. Dans les deux cas, le rendement n’est en aucun cas influencé. La réussite de la bananeraie dépendra uniquement de la conduite de l’exploitation. Les plants issus des PIF offrent l’avantage des satisfaire en quantité, en pureté variétale et en qualité. Leur fragilité par contre entraine des pertes considérables pendant la manutention, et ces pertes continuent en champ. Les semences rejetons sont conseillées d’être utilisées lorsque l’état sanitaire du champ donneur est garanti. Il est conseillé de les prélever d’un champ semencier bien conduit. L’inconvénient des semences rejetons ne garantissent pas toujours la quantité escomptée. Les semences rejetons offrent des plants bien robustes à la levée et les pertes sont faibles sauf en cas d’influence extérieur. Qu’il s’agisse des semences plants ou des semences rejetons, les caractéristiques organoleptiques du produit restent inchangées, et aucun des deux types de semence n’offre un avantage de production que l’autre.

PLANTING

Une bonne mise en place d’une exploitation de bananier plantain passe par l’utilisation des fientes de poule. Celle des pondeuses est plus conseillée, car plus riche et persiste plus longtemps dans le sol. La première couche de terre issue des premiers 15 centimètres du sol est mélangée à de la fiente de poule avant la mise en place du plant. Toutefois, une précaution primordiale reste à prendre, à savoir veiller à ce que la fiente soit bien éteinte avant planting. Si cette précaution n’est pas prise, la fiente chauffera et brulera les plants.
Généralement dans les parcelles devant accueillir une nouvelle exploitation de plantain, on trouve d’autres pieds de plantain, vestige d’une exploitation antérieure. Il est difficile de convaincre un promoteur sur tout dans le cadre d’une production familiale, d’éliminer tous ces plants avant de faire une nouvelle plantation. Il trouve en cela un gaspillage de production. Afin d’éviter que ces plants devenus réservoir de maladies ne contaminent la nouvelle plantation, il est conseillé d’épandre en couronne autour de ces plants, un complexe nématicide/fongicide afin de protéger les nouveaux plants.

ENTRETIEN DE LA PARCELLE

L’entretien de la parcelle intègre le défrichage, la récolte sanitaire, l’épandage des engrais, le tuteurage (en fonction de la variété et de l’environnement). L’enherbement entraine jusqu’à 80% de perte dans une exploitation. Il est préférable de désherber et ne pas mettre les engrais que de faire le contraire. L’effet de l’herbe annule celui des engrais.
Dans une zone où l’approvisionnement en matériel de tuteurage n’est pas aisé, il est préférable de choisir une variété indépendante de cette étape.

pour tout autres informations contactez: ngaleuyvesstephane@gmail.com / +237697836889/ +237673589707

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